
Noureddine BENCHEKROUN/
Bureau de Marrakech
À la lumière de la guerre en cours au Moyen-Orient, la question qui préoccupe le monde est de savoir: Quelles seront les répercussions de cette guerre sur l’économie mondiale, sachant que la crainte de son expansion à d’autres pays de la région se confirme de jour en jour.
On se pose la même question concernant l’économie du Maroc.
## Impacts des tensions sur l’économie mondiale.
En effet, dès l’annonce d’une éventuelle frappe iranienne contre Israël, ce qui a été confirmé après, les actions boursières à travers le monde ont chuté brusquement à l’exception des valeurs négociées à la bourse de Chine.
Outre, comment expliquer cette phobie généralisée chez les investisseurs dès l’annonce d’une probable guerre ou même d’un simple différend politique entre pays dont les intérêts se croisent, et quelle est l’ampleur de son impact sur les individus ?
## Le cas libanais
Néanmoins, ce qui ce se passe actuellement au Liban, malgré les tragédies de cette guerre impitoyable,
est considéré par les investisseurs en quête permanente d’affaires, comme un premier pas vers une ouverture future en faveur des flux de capitaux ayant déserté ce pays depuis plusieurs années.
En effet, le manque de confiance dans la classe politique libanaise déjà fragmentée et soumise aux ordres d’une faction politico- idéologique armée commandée à partir de Téhéran représentent des motifs convaincants à cette réticence des investisseurs.
Sachant que, même pendant la guerre civile des années 70, la crise économique libanaise n’était jamais de cette ampleur.
Outre, les Libanais ont même renoncé à la monnaie de leur pays en faveur du dollar, et le citoyen a perdu toute confiance dans les banques qui ont
des problèmes de liquidités, en plus les citoyens tournent le dos aux obligations émises par l’Etat.
Cela a eu un impact majeur sur les prix des denrées alimentaires et a mis en exergue l’incapacité de l’État à fournir les conditions de vie minimales, à commencer par l’électricité et l’eau, sans oublier les grandes difficultés d’approvisionnement en hydrocarbures, les files d’attente interminables devant les stations d’essence sont devenues habituelles,
et l’inflation a atteint ses plus hauts niveaux.
## Pétrole: Le premier atteint.
Dès que la nouvelle de l’attaque iranienne contre Israël s’est répandue, les prix des matières premières, notamment l’énergie, ainsi que certains métaux précieux comme l’or et l’argent, ont augmenté de façon spectaculaire.
Cette augmentation aura un impact négatif sur les pays importateurs de ces matières indispensables à l’économie.
Pour le Maroc, pays sans ressources pétrolières, il subira les conséquences de cette augmentation qui influe négativement sur sa balance commerciale.
Mais il semble que cette hausse ne sera pas comme celles des années précédentes parce les États Unis d’Amérique, actuellement premier producteur mondial, contrôle le marché du pétrole à l’international.
Cela n’était pas le cas auparavant, lorsque le monde était parfois à la merci de certains pays producteurs de pétrole déjà en conflit, ce qui a toujours impacté le prix de cette matière vitale.
Nous savons tous que les prix des produits pétroliers déterminent les prix des autres matières sur les marchés, et que toute augmentation a des répercussions sur l’inflation et impacte par conséquent le pouvoir d’achat du citoyen.
Pour le Maroc, cette situation est devenue récurrente, sans oublier les difficultés encourues à cause de la sécheresse qui sévit dans le pays depuis quelques années.
## L’exception chinoise
Revenons au cas chinois pour dire qu’il reste une exception, des fois même hors sphère des influences mondiales.
En effet, et même en plein guerre ukraino-russe et de la menace d’expansion du conflit en cours au Moyen-Orient, le marché boursier chinois est en hausse, primo, parce que la banque centrale a réduit le taux d’intérêt directeur et en second lieu, l’État a assoupli les procédures administratives en vue d’encourager les investissements et promouvoir les exportations.
Ainsi, les actions chinoises ont augmenté de manière significative depuis 2008, et les marchés chinois ont rebondi après les difficultés causées par la stagnation du marché immobilier suite à la baisse de la demande qui puise son origine de l’échec de la politique de contrôle des naissances (un seul enfant par couple).
## Crainte du retour de Trump
Il existe également une réelle crainte chez certains économistes qui affirment qu’en cas de retour de Trump à la présidence des États Unis d’Amérique, il remettra en vigueur la politique des droits de douane sur les marchandises entrant dans son pays, notamment les chinoises.
Cela pousserait sûrement les autres pays à faire de même, ce qui aura comme conséquence une augmentation des prix des biens et services à travers le monde et l’on assistera à une vague d’inflation généralisées qui pourrait être source d’une nouvelle crise économique mondiale.
Pour conclure, disons que, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il ya eu toujours des tensions et parfois même des guerres entre pays.
Cela a certainement eu un effet négatif sur l’économie mondiale, mais seulement à court terme.
En effet, les principales économies mondiales d’Amérique, de Chine et d’Europe ne laissent jamais les défaillances déborder au-delà de certains seuils sous pression de leurs intérêts communs, et le commerce international reprend son rythme habituel à moyen et long terme.
Marrakech le 04/10/2024