MarocPolitique

AMDH/ L’inacceptable déclaration

Noureddine Benchekroun/ Bureau de Marrakech

La dernière déclaration du président de l’association Marocaine des droits de l’homme
( AMDH) concernant la question du Sahara a dominé la scène médiatique et les plateformes des réseaux sociaux marocains.
En effet, il a déclaré publiquement que son association soutient la position de
l’autodétermination au Sahara Marocain.
Des propos qui ne sont ni nouveaux ni surprenants, si l’on sait que les responsables de cette association avaient déjà fait des sorties similaires.
Néanmoins, et ce qui est intriguant, c’est le choix du moment de cette déclaration,
qui a certes, une signification et s’apprête à plusieurs interprétations.
Et pour entamer un débat plus constructif, essayons l’analyse suivante:

# La sacralité des piliers de l’État- Nation.

Primo, le président de l’association en question, est avant tout un Marocain, qui comme tout citoyen profite du climat de liberté d’opinion et d’ouverture à toutes tendances. Outre, il a le droit d’exprimer les positions de son association mais sans porter atteinte aux fondements de l’existence même de cette nation, à savoir: l’islam entant que religion du pays, la royauté et l’intégrité territoriale (inclus les provinces du Sud ).
Et rappelons à tous ceux qui se disent opposants et adoptent encore la thèse séparatiste que l’histoire de l’opposition politique au Maroc est très ancienne, au cours de laquelle les militants ont gravé leurs noms dans les esprits des marocains, même si à certaines époques ils étaient obligés de faire des sacrifices au dépens de leurs situations personnelles.
Donc on est devant une école de militantisme dont les lauréats étaient des opposants intransigeants, mais qui ont toujours respecté les grands principes qui constituent les fondements de ce Royaume et dont le consensus est constamment renouvelé.
Aujourd’hui, on est face à une catégorie d’opposants qui utilisent ce pouvoir avec une sorte de dogmatisme et de préjugés contre les intérêts suprêmes de la nation, loin de toute intégrité et de logique dans la formulation des positions.
Avoir des opinions opposées à la politique de l’Etat est chose normale dans un pays démocratique, mais celles-là doivent être construites sur des fondements cognitifs, solides, juridiques, géopolitiques et historiques.
Outre, ces opposants doivent respecter les opinions des autres et ne plus se considérer au-dessus de tous.

# AMDH soumise au droit marocain

Secondo, en termes de connaissances, les propos tenus par le président de l’AMDH sont très superficiels et erronés.
En effet, l’association travaille dans le cadre du droit marocain et a pour objet le suivi, l’évaluation, la préparation d’études,les publications, et les plaidoyers sur les questions liées aux droits de l’homme
au Royaume du Maroc.
Ces mécanismes de travail sont puisés des principes et exigences du droit international des droits de l’homme.
S’adressant aux Marocains, l’association doit se soumettre à leur consensus sinon son existence est nulle est non avenue.

# Nuance entre conflit et souveraineté.

Pour rappeler et lever tout amalgame sur la question du Sahara Marocain, disons que la diplomatie du Royaume négocie une solution à ce conflit et non la souveraineté sur le territoire, car ce dernier est Marocain depuis l’existence de ce pays.
D’ailleurs, le Maroc ne discute jamais la marocanité de son Sahara, et les Nations- Unies traitent ce dossier à travers cette souveraineté y compris le contenu du droit international des droits de l’homme.
De gros efforts ont été déployés dans ce sens, défiant les complots ininterrompus de l’Algérie et de ses pions séparatistes qui considèrent le Maroc pays occupant depuis 1975 et adoptent la thèse espagnole d’avant 1963 selon laquelle la région était une terra-nullius avant son occupation.
Ceci dit, le Royaume en position de force atteste son lien avec la région par des documents historiques et juridiques indéniables et par les liens d’allégeance des tribus autochtones envers les Sultans Marocains depuis plus de 12 siècles.

# Le long processus de décolonisation

Ajouté à cela, un processus de revendications ininterrompu depuis le discours historique de feu S.M le roi Mohamed V à l’assemblée générale des Nations-Unies en 1957, et dans lequel il a revendiqué la décolonisation de toute la région Nord- Africaine.
Une décolonisation qui intègre bien sûr le départ des Espagnols du Sahara appelé à l’époque
“ occidental ”.
Par la suite, les évènements post Marche verte ont été marqué par la défense militaire du territoire jusqu’à 1991 ( cessez le feu) suivi par un processus diplomatique intense, qui, au bout de chacune de ses étapes, les séparatistes et leurs maîtres se trouvent égarés dans le labyrinthe de la confusion et de l’ignorance des abc du droit international à commencer par l’autodétermination qu’ils expliquent à leur guise.

# Nuance sur le principe d’autodétermination

Lorsque le Maroc a soumis le dossier du Sahara à la quatrième commission, après avoir fait pression sur l’Espagne et récupéré Tarfaya en 1958, il a réaffirmé cette exigence en 1963 auprès de l’Assemblée générale et n’avait aucune objection à l’autodétermination tant qu’il s’agit d’un principe général.
Mais quant au référendum, ce n’est qu’un mécanisme et une procédure ( technique) utilisée pour confirmer ou annuler la revendication de l’autodétermination.
A noter, que toutes les formules des plus logiques et réalistes concernant le référendum au Sahara ont été rejetées par le Polisario parce qu’elles vont à l’encontre du projet séparatiste.

# Proposition marocaine d’autonomie.

En l’an 2000, les Nations-Unies, et se basant sur le rapport de James Beker ont confirmé que le référendum était irréaliste et impossible à mettre en œuvre.
Puis, vint la période 2000/2007, marquée par une série de débats au sein des Nations Unies et au Conseil de sécurité en vue de trouver une solution réaliste et durable acceptable par toutes les parties et qui soit applicable.
Ainsi, survint la proposition de l’autonomie sous souveraineté marocaine comme solution
conformément aux principes des Nations Unies qui appellent à préserver les territoires des pays, établir la sécurité et la paix, et mettre fin aux conflits armés.

En conclusion, et après ce bref rappel, un Marocain ne peut aucunement se prononcer neutre face à la question de l’intégrité territoriale de son pays, à moins qu’il n’y ait des “ arrières pensées” politiques ou idéologiques importées du voisin le plus proche qui le poussent à agir à contre-courant et défier le consensus national. Marrakech le 19/12/2024

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