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Algérie: Isolement, entêtement et crise économique

Noureddine Benchekroun/Bureau de Marrakech

De nombreux observateurs économiques confirment que le stock des réserves stratégiques de l’Algérie est presque épuisé et ne peut subvenir aux besoins de la population que pour quelques mois.

# L’embarras du régime Algérien

En effet, le pays importe tout de l’étranger et règle sa facture par exportation du gaz naturel dont le prix ne cesse de dégringoler surtout après le retour de Trump à la maison Blanche.
L’actuelle crise économique en Algérie a mis le pouvoir militaire d’Alger dans l’embarras vis -à -vis de son peuple qui a été pour longtemps dopé par les discours propagandistes de ce régime.
En effet, on s’est laissé entendre comme quoi l’Algérie est un pays libre qui a ses propres fonds et ne peut se laisser ligoter par la dette extérieure et être soumise aux consignes imposées par le fonds monétaire international et les pressions américaines et occidentales.

# Recours à la dette intérieure

Pour maintenir la pseudo-véracité de cette propagande, et continuer à subvenir aux besoins du pays, le régime Algérien s’est orienté vers la dette intérieure en l’absence quasi totale de réglementation financière.
Par la suite, ces pourvoyeurs de fonds algériens se sont trouvés “volés” au nom des intérêts suprêmes de l’Etat et de la nécessité de rester mobilisés pour défendre le pays contre le soi-disant danger qui le guette en permanence de son frère- ennemi le Royaume du Maroc.

# Mobilisation théâtrale

Cette mobilisation “théâtrale” dont le scénario a été bien écrit par le régime militaire Algérien qui a choisi minutieusement les acteurs, en l’occurrence les séparatistes du Polisario pour jouer la pièce “ Affaire du Sahara” pour laquelle l’Algérie a déboursé plus de 500 milliards de dollars depuis 1975, cette affaire est devenue la raison d’être du régime d’Alger, dont il puise sa légitimité.

# Classification du Polisario parmi les organisations terroristes.

Ceci dit, mais il paraît que cette pièce de théâtre est sur le point d’être achevée.
En effet, le projet d’intégrer le front du Polisario sur la liste des organisations terroristes commence déjà à être discuté au sein du congrès Américain.
Une démarche en concordance avec les grands changements de la politique internationale et des nouveaux paramètres intervenus dans l’équation stratégique mondiale, dont le plus important est la situation au proche Orient surtout le désastre survenu en Palestine.
Des situations dont les messages étaient intelligemment reçus par les Kurdes de Turquie, qui avaient saisi sans trop de retard, que le régime de “ Taibi Erdogan” était le précurseur du grand changement survenu en Syrie, bien sûr sous parapluie Israélien et Américain, et que le fait de continuer la soi-disant résistance des Kurdes ne mènera ce peuple qu’à un désastre humanitaire.

# l’Algérie: Un très mauvais élève

La question est désormais de savoir si le régime algérien est capable d’assimiler ce cours Kurde pour éviter le chaos yéménite et échapper à une décision de blocus économique, qui dans l’état actuel d’entêtement est inévitable.
De même pour les séparatistes du Polisario qui doivent anticiper et ne plus attendre le feu- vert de leur parrain Algérien qui n’a aucune vision des grands changements qui s’opèrent dans le monde d’aujourd’hui, surtout, qu’il ne reçoit plus de renseignements de son ex-allié la France sur les démarches à entreprendre par la diplomatie marocaine.

# Isolement, entêtement et crise économique

Cette sensation d’isolement à l’international et de crise économique ont poussé le régime Algérien à décréter un nouvel état de mobilisation générale.
La preuve de l’épuisement des caisses de l’État, c’est le récent appel aux Émirats Arabes Unis pour rapatrier les fonds de l’ancien président “ Gaid Salah”, chose que ce pays a refusé catégoriquement par respect des principes de liberté et de confidentialité, ce qui a engendré un tollé médiatique algérien contre les E.A.U.
De plus, l’isolement s’est concrétisé récemment par le refus de la Mauritanie et de la Libye de se joindre à la coalition de défense commune NARC dirigée par l’Algérie.
Outre, lorsque le Maroc a participé au côté des USA à l’exercice militaire ( édition Lion African 2025), le régime militaire algérien a fait de même aux côtés des mercenaires du Polisario dans la région de Tindouf, une sorte de défi lancé par un régime Algérien loin de connaître sa vraie valeur en terme de puissance militaire.

# Démarches envers la Maison Blanche

Tout cela n’a pas exclu les tentatives incessantes et jusque-là sans lueur d’aboutissement, de la diplomatie algérienne pour se rapprocher de l’administration Américaine et de se faire une nouvelle image de marque avec l’espoir que les USA révisent leur position vis-à-vis du Sahara Marocain.
Mais, il paraît que les Américains veulent accorder plus de temps aux généraux d’Alger pour se faire corriger vis -à -vis de leurs problèmes internes et par rapport à leurs voisins frontaliers, qui, à l’exception de la Tunisie dont le régime est téléguidé à partir d’Alger, tous accusent l’Algérie de s’ingérer dans leurs propres affaires dans le but de déstabiliser leurs régimes.
A cela s’ajoute le fait que trois pays du Sahel considèrent le régime Algérien comme leur pire ennemi.

# Le deux poids deux mesures de l’Union Européenne

Quant à l’Union européenne, le Royaume du Maroc ne se fie plus à sa politique de deux poids deux mesures puisque ni les positions du parlement européen ni les décisions de la cour de justice européenne n’ont force de loi pour changer quoi que ce soit dans le dossier du Sahara Marocain détenu par le conseil de sécurité.
Outre, le Maroc est bien conscient du besoin de l’Europe au gaz Algérien surtout après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Pour conclure, disons que le dossier du Sahara marocain est désormais dans sa phase finale.
D’ailleurs, même la mission de la Minurso va très bientôt faire ses valises car sa présence sur le terrain est devenue inutile, vu que le Royaume du Maroc contrôle bien ses territoires.
Outre, l’Algérie est contrainte plus que jamais de démanteler les camps de Tindouf avant de devenir fief de balkanisation avec au moins trois nouveaux micro-États dont les populations commencent déjà à se faire entendre.

Marrakech le 29/05/2025

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