Noureddine Benchekroun/ Bureau de Marrakech
La dernière visite au Maroc de l’envoyé onusien au Sahara, Stéphane Di Mistura, s’inscrit dans le cadre de sa tournée habituelle chez les concernés par cette affaire pour consultations et préparation d’un rapport à présenter au conseil de sécurité, le seul habilité à rédiger une nouvelle résolution.
Maroc/ Di Mistura: Davantage de précautions.
Jusque là tout est normal, mais depuis la visite de Di Mistura en Afrique du Sud avant la dernière résolution pour soi-disant prise de conseil, le Maroc commence à changer de ton et prend plus de précautions vis -à-vis de l’envoyé onusien.
En effet, l’Afrique du Sud n’est concernée par cette affaire ni de près ni de loin, sauf qu’elle est par excellence l’alliée incontestable de l’Algérie et bénéficie de la générosité de ce pays pour contrer les intérêts du Royaume Chérifien.
Les valises du Cash algérien.
Cette générosité algérienne, puisée de la richesse gazière du pays au dépens des denrées alimentaires de base en manque en Algérie, a servi également de pots de vin en faveur de certains juges du tribunal de justice européen à la veille de leur retraite.
Des enveloppes distribuées à tort et à travers, rien que pour décrocher un jugement soi-disant hostile à l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc, mais il s’est avéré que ledit jugement est contre les intérêts économiques des pays de l’Union Européenne qui ont manifesté contre cette décision, sachant que le Maroc y est resté indifférent, puisqu’il s’agit d’affaire intra-européenne.
Et comme disait un proverbe d’antan: lorsqu’on a été mordu par un serpent on commence à avoir peur d’une simple corde, en effet, la même comédie pourrait se reproduire avec l’actuel envoyé onusien qui apparemment est à la veille de sa retraite…?
Outre, la générosité algérienne est arrivée même à certains journaux américains qualifiés d’opposants à l’administration Trump, qui ont évoqué dans certains de leurs articles la proposition de partition telle dictée par le pouvoir algérien et régurgitée par Di Mistura auparavant.
Une cassette obsolète.
En attendant la réunion des membres du conseil de sécurité pour une nouvelle résolution, l’Algérie tente toutes les voies pour brouiller les cartes comme d’habitude, en répétant le discours non sens et obsolète, à savoir n’être pas concernée par cette affaire et ne fait que soutenir et aider le
“ pauvre peuple sahraoui” à se libérer de l’occupation marocaine et à s’autodéterminer.
D’ailleurs, lorsque le conseil de sécurité l’invite aux tables rondes, elle récite la même cassette, sachant que la quasi totalité des pays de la planète ne croient plus à cette thèse et savent pertinemment que la junte militaire algérienne veut créer un État pion dans la région pour avoir accès à l’océan Atlantique et réaliser son voeux de domination et de suprématie dans la région Nord- Africaine.
Le nouveau look des manœuvres algériennes.
Les tentatives algériennes se succèdent et se ressemblent, sauf que les dernières manœuvres restent assez caractéristiques, du fait de leur timing et du contexte dans lequel elles s’opèrent.
En effet, le fait d’envoyer un
“ touriste- espion” à Marrakech pour réciter devant la Koutoubia le fameux discours de partition du Sahara rédigé à Alger et déjà évoqué par Di mistura, montre que le régime Algérien commence à miser toutes ses cartes à l’approche de la nouvelle résolution,qui, d’après les observateurs, va être déterminante surtout après l’alignement de la France côté Marocain.
Différend Franco-Algérien: Début du dégel
Parallèlement à ces manœuvres anti-Marocaines intrinsèques à l’existence du régime d’Alger, ce dernier, à travers un récent discours de Tebboune cherche à tourner la page du différend Franco-Algérien.
Une demande indirecte formulée dans l’allocution du président Algérien, sous entendu bien sûr l’acceptation des conditions de l’Elysée à savoir la non ingérence dans la relation Franco-Marocaine bien renforcée ces derniers temps après la reconnaissance française de la marocanité du Sahara.
Ajouté à cela une promesse de libérer l’écrivain Franco-Algérien Boualem Salsale qui a été détenu par la junte militaire algérienne pour faire pression sur Paris et le pousser à changer sa position vis-à -vis du Sahara Marocain.
En effet, et comme d’habitude, les généraux d’Alger se trompent toujours de calcul, puisque le fait d’incarcérer un écrivain octogénaire de renommée mondiale constitue un acte criminel et atteinte à la liberté d’expression qui ne va pas passer sous silence par les organisations du droit de l’homme à travers le monde et surtout en Europe.
En plus, l’Algérie ne veut pas comprendre que la nouvelle position française concernant le Sahara, n’a pas été décidée pour les “ beaux yeux du Royaume” mais parce la France s’est vue chassée du continent Africain et remplacée graduellement par le Maroc, un concurrent africain devenu très compétitif et plus proche des populations autochtones.
Les entreprises marocaines raflent le plus gros lot des investissements africains à commencer par les banques.
Donc il a fallu se rapprocher et coordonner avec ce nouveau dragon pour un probable retour
( plus intelligent) en Afrique.
Mise en valeur de la relation bilatérale.
Ceci dit, mais la diplomatie marocaine doit rester en éveil, car de temps à autre le discours algérien avec toutes ses failles est repris intégralement par certaines instances internationales et par des hauts fonctionnaires onusiens, sachant que la logique, le bon sens, la vision lointaine et la sécurité réside dans la proposition d’autonomie Marocaine.
En plus, le Royaume est par excellence le seul pays stable et sécurisé de la région Nord africaine.
C’est pour cette raison, que la diplomatie marocaine a choisi de traiter séparément avec chaque pays en fonction des intérêts qu’il a avec le Royaume.
Maroc/ Deuxième mandat de Trump.
A vrai dire, le deuxième mandat de Trump est encore sans vision claire concernant les démarches qui vont suivre la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, sachant que la période de Biden n’était pour le Maroc qu’une phase de “ latence”.
Certes, les dossiers du Moyen- Orient et de la guerre Ukraine- Russie sont plus sensibles et prioritaires pour l’administration américaine.
Cela prendra sûrement du temps avant que cette administration ne s’intéresse aux dossiers Nord-Africain et plus spécialement à l’affaire du Sahara Marocain surtout l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla.
Pour conclure, disons que l’expulsion du consul adjoint Marocain de la ville d’Oran et sa culpabilisation d’espionnage, n’est que pour occuper et faire oublier à l’opinion publique algérienne l’affaire de Boualem Salsale, affaire qui sert de ticket d’entrée à l’arène des négociations pour rétablir la relation avec la France.
Marrakech le 03/04/2025
